Vers la détermination des enjeux culturels et psychologiques au moment du « Tarab » :
Quel impact des traditions perceptives ?
Zied ZOUARI
Violoniste, compositeur-interprète et doctorant en musicologie à Paris IV-Sorbonne.
Service Culturel d'Egypte
111 bd St-Michel 75005 Paris
Jeudi 03 avril 2008
à partir de 19h
Le tarab est un moment de satisfaction qui connote une forte appréciation d’un message musical à l’instant de son interprétation. Pour le musicien (émetteur) au même titre que pour l’auditeur (récepteur), le tarab forme un objectif pertinent dont l’aboutissement illustre le succès de l’interprète au moment où le public atteint le front de son agrément. Cependant, cette description du phénomène, devrait-elle tenir compte de certains éléments d’ordre culturel, psychologique en rapport avec la perception et la connotation de la musique en question. Les auditeurs, avec la diversité de leurs cultures et de leurs origines, auront-ils le même sentiment modal à la suite de l’écoute d’une même musique...
Il est à signaler que le tarab est un état d’âme dont l’obtention est directement liée à la charge émotionnelle requise par l’interprète et / ou son public. Cette charge émotionnelle s’alimente progressivement jusqu’à atteindre le sommet formant ainsi le moment de l’extase ou simplement le tarab. Afin d’assurer cette montée, l’émetteur articule des formules mélodico-rythmiques types et des ornements bien spécifiques tout en évaluant l’impact de son jeu sur le public. A ce stade, nous apporterons quelques précisions sur le phénomène du feed-back établi entre l’interprète et son public.
Cependant, peut-on aboutir au tarab au moment où l’interprète n’y a pas encore abouti ou inversement ? Si oui, quels sont les motifs d’un tel constat ? Est-ce un décalage cognitif ou un tarab à sens unique ?